Le 17 décembre 2024, le gouvernement du Canada a dévoilé le Plan frontalier du Canada, un projet ambitieux visant à renforcer la sécurité des frontières et le système d’immigration du pays. Ce plan, soutenu par un investissement de 1,3 milliard de dollars, repose sur cinq piliers stratégiques destinés à lutter contre le trafic de drogues, à renforcer la lutte contre le crime organisé, à améliorer la gestion des flux migratoires et à favoriser la coopération internationale.
1. Lutter contre le trafic de fentanyl et des précurseurs chimiques
Le gouvernement mettra à disposition des forces de l’ordre de nouvelles technologies d’intelligence artificielle et d’imagerie pour détecter le fentanyl et les précurseurs chimiques avant leur entrée au Canada. De nouvelles équipes canines spécialisées seront déployées dans les points d’entrée stratégiques, et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) utilisera des outils de détection de produits chimiques aux points d’entrée à haut risque.
Par ailleurs, un nouveau Centre canadien de profilage des drogues sera créé pour mener jusqu’à 2 000 enquêtes par an, et une Unité de gestion des risques liés aux produits chimiques précurseurs renforcera la surveillance des substances entrant au Canada.
2. Renforcer les capacités des forces de l’ordre
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) bénéficiera d’une force opérationnelle de renseignement aérien dotée de drones, d’hélicoptères et de tours de surveillance mobiles pour surveiller les mouvements illicites entre les points d’entrée officiels. Des outils de technologie anti-drones seront aussi mis en place pour mieux contrôler le trafic aérien non autorisé.
De plus, la capacité de collecte de renseignements de la GRC et du Centre de la sécurité des télécommunications (CST) sera élargie afin de lutter plus efficacement contre le crime organisé et le trafic de fentanyl. Des mesures de renforcement de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes permettront d’augmenter les sanctions administratives et criminelles. Un groupe de travail spécialisé rassemblant les forces de l’ordre et les institutions financières facilitera la lutte contre le blanchiment d’argent
3. Améliorer la coordination opérationnelle
La coopération entre les autorités canadiennes et américaines sera renforcée, notamment grâce au partage d’informations en temps réelsur les interceptions de personnes ou marchandises illégales.
Pour soutenir l’action des forces de l’ordre, trois centres régionaux réuniront les agents des forces de l’ordre nationales, provinciales et locales afin d’accélérer l’interception des drogues et des criminels.
Le Canada proposera aussi la création d’une force de frappe conjointe avec les États-Unis pour mieux lutter contre le crime organisé transnational.
4. Améliorer l’échange de renseignements
Le gouvernement du Canada renforcera l’échange d’informations entre les autorités fédérales, provinciales, territoriales, les partenaires américains et les organisations internationales. L’objectif est de surveiller les personnes à haut risque et d’intercepter les marchandises d’intérêt avant leur entrée au Canada.
5. Réduire les flux inutiles à la frontière
Le gouvernement entend optimiser le flux des personnes et des marchandises en frontière, notamment en mettant fin à la pratique du “tour du poteau”, qui consiste pour certains résidents temporaires à quitter le Canada pour revenir immédiatement afin de régulariser leur statut.
Des modifications seront apportées à la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, afin d’accroître la capacité du gouvernement à annuler, suspendre ou modifier les documents d’immigration lorsque cela est jugé nécessaire pour la sécurité nationale.
Des mesures supplémentaires cibleront les pays qui ne coopèrent pas au retour de leurs ressortissants expulsés du Canada.
L’Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS), conclue avec les États-Unis, restera en vigueur, obligeant les demandeurs d’asile à demander la protection dans le premier pays où ils entrent (Canada ou États-Unis).
Le Plan frontalier du Canada marque une approche globale et renforcée de la sécurité des frontières. En plus de protéger les Canadiens contre le trafic de drogues et les crimes organisés, ce plan vise à moderniser la gestion des flux migratoires et à renforcer la coopération internationale avec les États-Unis et d’autres partenaires mondiaux. Cette initiative ambitieuse, soutenue par un financement de 1,3 milliard de dollars, témoigne de la volonté du gouvernement canadien de protéger les frontières tout en favorisant une migration légale et équitable.
コメント